30 avril 2008

Éthanol 101...

Ça fait un bout que je pense à ce sujet... Depuis que j'ai écrit le billet sur ce que j'ai nommé la déshumanité de l'humain, billet dans lequel Djeault a renchéri avec l'exemple de l'éthanol produit à partir du maïs ou d'autres denrées qui peuvent servir à nourrir l'humain, ce sujet me turlupine, lentement mais sûrement.

Produire du maïs (ou autre denrée essentielle à la survie de l'humanité) pour nourrir éventuellement des voitures, ça donne un peu (beaucoup!) dans le paradoxal quand on sait qu'une partie de la population du globe peine à se nourrir suffisamment. Une autre déshumanité de l'humain, finalement.

Les libéralistes économiques ne m'aimeront pas, mais quand le seul facteur considéré est l'argent qu'on va faire, tout en affichant l'étiquette «bio» devant le mot «carburant», juste pour faire écolo, ou IN, ou pour sauver le marché du pétrole (je sais, je prends quelques raccourcis...), quand toutes ces conditions sont réunies, donc, avouons que tous les éléments de la vraie vie n'ont pas été considérés. Il manque de grands pans auxquels il faut penser, auxquels on commence à penser, mais malheureusement pas partout...

On dit déjà qu'on a trop de champs de cultures diverses (entre autres pour l'élevage intensif de plusieurs bêtes destinées à devenir de belles pièces de viande), ce qui enlève trop de forêts, et donc, de capteurs de CO2. On a trop de ces champs, puis on rajoute de la culture intensive de maïs, entre autres, mais pas pour nourrir des humains affamés, mais plutôt pour produire du carburant dit bio-carburant... Fascinant, mais désolant.


Désolant, car les répercussions économiques commencent à se faire sentir. Le prix de plusieurs céréales monte en flèche. Résultat : des gens se retrouvent dans certains pays avec des augmentations de prix auxquelles ils ne peuvent pas faire face. Ils doivent alors couper dans le nombre de repas... Bref, ça fait dur. Et il faudra se pencher sur d'autres solutions très bientôt.


J'arrête ici, car en préparant ce texte, je suis tombé sur ce dessin génial (ci-dessous) de Ygreck. On dit souvent qu'une image vaut 1000 mots. Eh bien, en voilà une qui parle beaucoup, sur laquelle je vous laisse...


4 commentaires:

Jerome a dit...

Je ne suis pas si certain que les tenants du libéralisme économique soient d'accord avec ça. Les producteurs de maïs qui se convertissent à l'éthanol reçoivent des subventions incroyables de leur gouvernement et ce n'est qu'une façon déguisée de poursuivre les subventions agricoles qui sont très dénoncées.

Selon moi le plus grand scandale de tout ça est que cette solution n'est même pas écologique. Tout le pétrole et l'énergie nécessaire à la production du maïs et sa conversion à l'éthanol vient rendre l'avantage écologique tout à fait nul. Ça devrait servir de leçon, à vouloir trop s'en aller vers les solutions environnementales, on tourne les coins ronds et personne n'a pris la peine de se questionner 5 minutes. On a vu le mot "maïs" pour remplacer le mot "pétrole" et on a tout de suite crié au génie. Un peu comme nos ampoules basses énergies qui contiennent tellement de matériaux dangereux si on les échappe à terre.

Enfin bref..la course à l'écologie va peut-être trop vite.

Le professeur masqué a dit...

Et puis, pour produire cet éthanol, il faut utiliser des engrais, des pesticides. Dans le Sud des États-Unis, certains cours d'eau et parties du Golfe du Mexique sont carrément pollués à cause de ces pratiques.

Au Québec, un compagnie dont je te trouverai le nom si tu veux produit des ustensiles compostables à base de céréales. On utilise donc des la nourriture pour en manger.

Ce n'est pas mieux, finalement,

A.B. a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
A.B. a dit...

@ Professeur masqué:
Tu as bien lu le cahier de préparation...lol

@ Sylvain:
Si ça peut te réconforter un brin, la SAQ retirera tous ses sacs en plastique sous peu et fait maintenant payer les consommateurs qui n'utilisent pas de sacs écologiques. On pourrait faire tellement plus pour l'environnement. Comme l'affirme le journaliste François Cardinal dans La mythe du Québec vert, les Québécois croient être écolos, mais ils sont très loin de l'être. L'Europe a des années d'avance sur nous dans ce domaine.