Je fais du pouce sur le billet de Missmath qui change son ordi bientôt et qui en profite pour se questionner sur le sujet...
Au Nouveau-Brunswick, actuellement, les enseignants peuvent avoir un portable pour les assister dans leur travail, et ce, sans devoir se ruiner ou débourser quelques centaines de dollars.
Au Québec, actuellement, les enseignants peuvent disposer d'ordinateurs dans les salles de profs, à raison d'un appareil pour x profs (le x étant tout de même en bas de 10), ce qui, on le voit aisément, réduit l'utilisation de l'ordi (comme le dit Hortensia en commentaire chez Missmath) à la prise occasionnelle des courriels et quelques autres tâches dites administratives (entrée des notes dans le système informatique et autres trucs du genre !)...
Mon expérience personnelle tend à prouver que l'on n'utilise véritablement l'ordi du côté pédagogique que quand on a enfin le loisir de pouvoir posséder son propre appareil - et un portable de surcroit, car pour un appareil de bureau (qu'on garde à la maison, bien sûr), au secondaire, avec tous les temps prescrits en présence-école (TCO-TNP-ETC...), il devient illusoire d'espérer travailler beaucoup à la maison sur cet appareil... Dans mon cas, l'achat du portable s'est concrétisé en août dernier.
MAIS, et c'est l'objet principal de ce texte, le problème demeure l'achat. Combien d'enseignants peuvent se permettre d'acheter ledit portable ? Bien sûr, on peut trouver de plus en plus de portables pour quelques centaines de dollars. MAIS alors, la qualité et la durabilité sera moins au rendez-vous, règle générale (Sujet abondamment documenté à gauche et à droite, par écrit ou, verbalement, chez n'importe quel technicien).
Ceci dit, on peut envier nos collègues de la province voisine et, en même temps, être plus ou moins pour une telle mesure. Je ne désire pas vraiment que le gouvernement décide du jour au lendemain de TOUS nous équiper d'un ordi dont nous voudrions plus ou moins (qualité moindre ou puissance moindre que ce que je veux réellement, par exemple). C'est sûr qu'à cheval donné, on ne regarde pas la bride, mais qui voudrait d'un outil limité par rapport à ses besoins ? Car je suis sûr que le gouvernement québécois trouverait le moyen de dire «on est bons, on a donné un ordi à tous», ce qui dore une image politique, sans même se soucier de l'utilisation réellement faite de cet appareil. Sacro-sainte image politique, priez pour la réélection et laissez faire le reste ;-/ (Refrain connu que j'ai déjà chanté quelques fois ici)
Ce que je voudrais voir se concrétiser alors réside plutôt dans une déduction fiscale. Chaque enseignant QUI LE DÉSIRE achète l'ordi DE SON CHOIX : si un appareil de quelques centaines de dollars le satisfait : GO ! (il y a d'excellents appareils de ce type pour divers usages) / si l'enseignant a besoin de plus : GO aussi !
MAIS du même coup, l'enseignant aurait le droit de réclamer une déduction fiscale équivalent au pourcentage d'utilisation dite professionnelle de son ordinateur portable : 50% ?, 67% ?, 75% ? Peu importe... Au moins 50% m'apparait raisonnable.
Le problème au Québec, c'est que tout salarié (par opposition au travailleur autonome) ne peut déduire de dépenses d'emploi, ou presque. Seuls les musiciens, les travailleurs forestiers devant fournir des outils, et autres catégories "semblables" de travailleurs peuvent amortir le coût de leurs instruments de travail. Pourquoi ne pourrait-il pas en être ainsi des enseignants utilisant le portable ???
Quand j'ai soumis cette question de fiscalité au vice-président de mon syndicat, j'ai reçu un bel accueil, mais en même temps j'avais l'impression de parler une langue venue d'une autre planète hors le système solaire...
Finalement, pour ce qui est de la facilitation de l'achat par l'employeur, Missmath et Hortensia nous informent que leurs cégeps respectifs font un prêt sans intérêt. Dans le cas de ma Commission scolaire, la même politique s'appliquAIT (remarquez le passé)... Depuis le 1er juillet dernier, un intérêt de 9% est chargé au valeureux prof qui décide de s'équiper !!! Pourquoi ? Pour éponger un déficit de quelques millions, probablement causé en grande partie par des rénovations du siège social (c'est bien plus important que les écoles, ça!) dont les coûts ont bien sûr dépassé les prévisions, et qui ont coûté plus de 20 millions de dollars. Alors on récupère, dollar par dollar en rongeant la base. Une chance qu'on n'applique pas ce principe à nos maisons, car le tout finirait par s'effondrer !
Dans mon cas, comme la commande avait été passé le 20 et quelque juin, je ne paie pas d'intérêts : OUF ! Mais ça ne règle en rien le problème pour tous les autres... et pour mon prochain appareil dans quelques années...
Et ça ne règle en rien la problématique de la perception de l'usage qu'on peut faire d'un ordinateur. En effet, nos administrateurs ont l'air de penser qu'un ordi, c'est uniquement fait pour des utilisations ad-mi-nis-tra-ti-ves ! Autrement, un ordi, ça sert à jouer ou à se divertir dans Internet, pas à Apprendre ni à se documenter... C'est la perception que j'ai de nos administrateurs-en-hauts-lieux. Qu'on me dise que je suis dans le champ et j'en serai le premier heureux, mais qu'on me prouve alors du même souffle qu'on a une réelle volonté politique de changer les choses, et ce, rapidement... Ah ! C'est beau rêver...
17 avril 2008
Un ordi pour chaque prof ?
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12 commentaires:
Belle idée la déduction fiscale. Évidemment, personne ne saurait démontrer son pourcentage d'utilisation pour des fins professionnelles, mais si seulement 50 % était déjà déductible, ce serait déjà ça !
Un de mes étudiants mécaniciens ne disait l'autre jour que les garagistes maintenant doivent avoir leurs outils. Les garages ne fournissent plus les outils, car il y avait trop de disparition...
Peut-être sommes-nous déconnectés de la réalité. MAIS il y a une différence notable : un garagiste sans outil ne peut rien faire. Un prof sans ordi gagne le même salaire et a la même sécurité d'emploi que l'autre qui crée et innove souvent à ses frais. Comme dirait Râteau, "c'est qui l'cave" ?
Bonjour,
Je ne veux pas baver personne, mais mon Collège fournit déjà, depuis septembre, un ordinateur portable à tous les professeurs qui en font la demande. Il s'agit d'un Lenovo T61 (garantie de 4 ans) équipé de tous les logiciels Microsoft qu'on désire installer sur l'appareil. J'écris en ce moment sur le mien qui fonctionne à merveille. On peut même le commander avec XP professionnel si on le désire.
J'espère de tout coeur que les autres cégeps suivent cette démarche. Bien sûr, le portable n'est pas notre propriété officiellement, mais on peut s'en servir comme bon nous semble où on le veut. Je ne sais pas ce qui va arriver quand les portables vont devenir désuets, par contre.
Bonne journée.
GF
Oui, bonne idée la déduction fiscale.
Peut-être qu'on finira par y venir, mais la route est longue...
@Monsieur plotin
Votre collège est certainement l'un des premiers à carrément fournir un ordinateur aux professeurs. Très belle initiative. J'espère qu'elle sera suivie par d'autres cégeps. J'apprécie déjà qu'on m'offre un prêt sans intérêt dans "le mien", mais pour le reste... On refuse encore de payer la licence d'Antidote pour les professeurs de français parce qu'on la trouve trop dispendieuse, imaginez...
J'avoue que l'idée de la déduction fiscale m'est venue assez facilement, puisque j'ai été musicien "salarié" (terme technique aux yeux de la loi - toujours par opposition à "travailleur autonome") et, comme je devais fournir mes instruments de musique, je pouvais déduire un amortissement du coût desdits instruments, ce qu'un travailleur autonome peut aussi faire, mais, dans son cas, il peut aussi déduire plusieurs autres frais comme des dépenses pour l'automobile pour se rendre sur les lieux de travail, etc.
J'invite alors tous ceux qui trouvent que cette idée en vaut le coup ou le coût à en parler autour de vous, à vos instances syndicales, à vos patrons (qui sait? - Missmath a bien publié hier une citation intelligente venant de la direction d'un cégep ;-), ou à toute autre personne qui pourrait aider en ce sens...
Ceci dit, je n'ai pas grand espoir de voir le tout se concrétiser avant ma retraite qui est pourtant dans environ une bonne vingtaine d'années, mais si on ne fait rien, là, on sera sûr que rien n'avancera !
Bonjour,
j'explique pourquoi je suis d'accord avec votre proposition ici: http://pierrelachance.net/blog/index.php/2008/04/18/391-si-on-voulait-vraiment-que-ca-change
À suivre...
Je suis allé lire sur le blogue de Pierre (et celui de Gilles auquel il fait référence) : excellent ! Continuons notre action :-)
20 millions $ pour le siège social d'une CS, qui, à mon avis, devrait être réunie à la CS de la Capitale ! Ainsi, ils pourraient choisir un des deux sièges sociaux et vendre l'autre, ce qui aiderait à outiller les enseignant(e)s au moins de par des prêts sans intérêt. Je suppose que chacun(e) devrait payer pour ses outils, pour éviter une mentalité « si je le bogue, j'irai m'en chercher un autre ; c'est la CS qui paie ». Personnellement, j'aimerais mieux avoir MON portable que celui de la CS...
C'est qu'avoir SON portable, c'est genre comme se faire greffer un deuxième hippocampe, ce bidule mnémonique ; de plus, avoir un @ccès nomade à l'Internet, c'est style comme avoir une greffe de l'hippocampe de l'humanité ; shouldn't it be a personal minimal must for any teacher? Aussi, quoique « salariés » et non « travailleurs autonomes », nous devrions pouvoir déduire l'achat d'un portable, de nos revenus imposables, à moins que la CS le paie, attendu que ce devrait être un outil de travail essentiel...
Dans mon cas de suppléant remplaçant occasionnel, j'ai dépensé ±deux de mes paies pour m'équiper correctement ; comme le dit pierre lachance, en d'autres mots, pour être efficace, voire efficient, il faut que l'enseignant puisse avoir accès au même ordinateur, en tout temps (kammon), afin d'y être pharaon et maître, au lieu de devoir constamment se réapproprier un nouvel ordinateur, qui sera disponible ou non. Dans mon cas de suppléant, qui change constamment ou non d'école, localiser un ordinateur, un PC dans mon cas, lequel risque de nécessiter un code d'usager ou un mot de passe ne va pas de soi : avoir son portable, voire SA connection Internet mobile n'est absolument pas un luxe de geek.
Voilà pourquoi moi et l'autre nous sommes greyés de chacun un portable HP, avec Windows Vista et une licence d'Office 2007, qui peut être installée sur trois ordinateurs ; désolé chers macphiles, en 98 on ma vendu mon premier ordi, un PC ; continuer dans cette veine coulait de source... Qui plus est, nous avons maintenant chacun une borne Wi-fi, WiMax nomade, @t $100/month + tax for both, ce qui nous permet de nous connecter au Web, que nous soyions n'importe où à Qc, MTL, TO, Van, dans une école, chez nous, ou ailleurs. Que nos CS ou le MELS ne nous paient pas un portable et ce qui vient avec, ou encore des HOT SPOTS mobiles, est une chose ; ne pas pouvoir les déduire de nos revenus imposables fait penser au royaume du shérif de Nottingham...
Bref, Djeault, nos discours se ressemblent, car je veux pouvoir posséder MON propre matériel, moi aussi, que je configure à ma guise, sans barrières ou barrures logicielles, etc.
Et je veux ma déduction fiscale pour utilisation professionnelle de mon outil !
Un exemple de restriction habituelle sur les ordinateurs d'écoles ou de commissions scolaires, c'est que les programmes qui pourraient être installés dans la journée, sont automatiquement désinstallés durant la nuit, SI on a réussi à les installer.
Dans ton @rticle du 31 janvier 2008, tu mentionnais un programme qui permet de réduire, modifier plusieurs photos à la fois...
J'ai voulu installer ce programme sur un ordinateur dans la salle des enseignants en ESL de l'école X, avec la permission du grand boss, mais un « mécanisme fièrement signé par la CS » a empêché l'installation...
Pourtant je voulais réduire des photos d'élèves trop volumineuses pour en faire des plans de classe ; maintenant que j'ai mon portable, j'ai pu installer le programme sans problème...
Avoir SON portable est franchement minimal, voire indispensable...
Nos ordis sont... périmés dirais-je et un seul est dans notre salle d'enseignants alors que nous sommes une bonne vingtaine.
Il est toujours pris, surtout en période d'évaluations.
Dans un milieu où nous n'avons pas de dictionnaires datant de plus de 1980, je doute fort que ma direction approuverait. Quant à ma cs, à moins d'être un conseiller pédagogique, ça ne semble pas du tout être dans leurs priorités, on s'assoit encore sur des chaises de bois rigides alors...
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